Lors de la réalisation des illustrations pour les loisirs de la poste de Mallarmé, qui sont cent trente et un "quatrains d'adresses" que le poète s'amusa, de 1881 à 1898, à libeller sur des enveloppes destinées à ses proches - dont pas une ne manqua son destinataire - je me suis amusé à confier à la poste un envoi des plus ordinaire, en apparence, l'adresse était ainsi rédigée: Monsieur Stéphane Mallarmé, 89 rue de Rome 75008 Paris . Cette missive, bien sûr, me fut retournée quelques temps après, avec la mention N P A I (n'habite pas l'adresse indiquée)
Et pour suivre les conseils de Mallarmé, qui dans une préface en vue de la publication de ses quatrains d'adresses écrivait: "cette petite publication aidera à l'initiative de personnes qui pour leur compte voudraient s'adonner au même jeu".A mon tour, quelques cent ans plus tard,je m'essayai à ce jeu d'adresse." Dire où se trouve un autre, le nommer, le localiser, le portraiturer en quelques mots, c'est reconduire vers lui le geste pur de l' offrande ou du toast", souligne Jean-Michel Maulpoix. Dans cet envoi destiné à Pierre Alechinsky, il me fallut tenir compte du code postal -étranger à Mallarmé-.
Voici pour le plaisir, deux bouquets d'octosyllables tirés des loisirs de la poste.
Un habit à queue de morue
Me causant un vif embarras,
Lettre, va, pour moi, douze rue
Durantin, chez Monsieur Marras.
*
Villa des Arts, près l'Avenue
De Clichy, peint Monsieur Renoir
Qui devant une épaule nue
Broie autre chose que du noir.
je me délecte... c'est géniaaal! à quand une correspondance croisée entre nous? :)
Rédigé par : washi | 13 décembre 2005 à 22:39
A partir du 1er envoi timbré!
Rédigé par : dp | 14 décembre 2005 à 09:19