Si l'on s'en tient à la couverture, à première vue, cela ressemble à un carnet de voyage. En effet sur celle-ci on peut lire: Carnet d'Estrie - octobre 2007 - Estampages - King Ouest / Sherbrooke - Canada.
A l'intérieur de ce carnet, une même forme, estampée sur une vingtaine de feuillets, présente çà et là de légères variations. Outre l'étonnement légitime que l'on pourrait avoir en ouvrant le carnet, on pourrait également s'interroger sur le lien entre ce travail et l'intitulé de la couverture.
J'avais, pour ce séjour au Canada, décidé de ne pas tenir un carnet de voyage de manière traditionelle, mais de détourner celui-ci de sa fonction originelle qui est de relater, représenter et illustrer les divers temps forts d'un voyage.
Mon carnet allait devenir un terrain d' expérience. Il s'agissait pour moi de trouver et d'interroger une forme,qui devait être facile à manipuler et à reproduire sans avoir à passer par le biais du dessin.
J'avais, pour ce faire, dans mon sac, un carnet de 14 x 21 cm, un flacon d'encre de chine, quelques brosses ainsi qu'un brunissoir.
C'est l'angle d'une ancienne petite plaque servant à la numérotation des habitations et en piteux état, trouvée à même le sol, entre le boulevard King Ouest et la rue Dufferin à Sherbrooke,qui allait retenir mon attention et me servir de matériau pour produire la série qui constitue ce carnet de voyage d'un genre particulier: King Ouest / Sherbrooke. L'aventure maintenant va se prolonger dans le confort de l'atelier et, j'espère donner lieu à une série intéressante...
Elle me parle, cette série du banal mis en valeur ...
L' énergie de la résistance et de l' acceptation en gouttes d' encres brossées, déposées, déroutées, dociles ou rebelles ...
Chaque empreinte comme un instant de vie ... Chaque empreinte en souvenir de déambulation et ce X énigmatique ... Est-il chiffre ou anonymat ?
Rédigé par : Kaïkan | 23 octobre 2007 à 15:41
X, l'inconnu en marge d'un territoire,témoin de ce qu'y s'y passe.
X, stratégie de marquage du fragment d'un parcours urbain, réalisé dans un parfait anonymat.
Merci chère Kaïkan de votre lecture attentive à ce travail.
Rédigé par : dp | 24 octobre 2007 à 22:53
Belle, quotidienne et mystérieuse éclosion (explosion ?) que le regard occupé oublie souvent de remarquer. La vie bruisse et s'épanche autour de nous, dans l'infime et l'anonyme... ce qui fascine, mais que l'on ne pense pas toujours à observer, pourtant. Un rien peut changer le cours de nos émotions.
Rédigé par : Fugitive | 26 octobre 2007 à 11:18
c'est magnifique... hâte de voir ça en vrai!
Rédigé par : julia | 26 octobre 2007 à 17:24
Au coeur et aux marges de votre travail: la variation, qui occupe l'air de rien une place centrale dans votre travail.
Rédigé par : sylvie | 29 octobre 2007 à 09:24